From INA-GRM AM 647.07 Face 1 L'arbre et caetera 15'42 Selon 1er tiers-temps, variations l à 6 7'00 \ piano: Gérard Frémy, orgue élec. et clavecin: Alain Savouret Face 2 Selon 1er tiers-temps, variations 7 3'00 2e et 3e tiers-temps 18'04 piano : Gérard Frémy, orgue élec. et clavecin : Alain Savouret Selon Trois jeux conçus pour deux musiciens de claviers et selon des façons extrême-orientales. Brève introduction au piano, puis premier jeu constitué de sept variations reliées par une brève ritournelle jouée simultanément par les deux musiciens. Les règles sont d'échanges et d'alternances; virtuosité, interprétation sont confrontées jusqu'à une tentative de dialogue dans la 7e variation. Mais toujours la ritournelle "accorde" les deux joueurs. Règles de fusionnements pour le deuxième jeu; progression lente vers l'aigu, par fondu-enchaîné, à partir de formules cycliques dont la succession est • écrite mais pas l'instant du déclenchement. (Ajout d'un dispositif de réinjection). Règles de successions instantanées (à la limite de l'imbrication) pour le troisième jeu qui est mené par un des musiciens. Il rapproche plus ou moins ses interventions écrites afin de prendre en défaut la réplique intercalaire et libre du partenaire. Grand trait commun pour clore ce dernier jeu. SELON fut composé pour le Sigma VI de Bordeaux (1970), Gérard FRÉMY (piano) et l'auteur (clavecin et orgue électronique) en assurèrent la création et la version du disque. Larbre et caetera Quant à L'ARBRE ET CAETERA, auquel la pochette rend une longue visite, deux autres rondos se placent à ses côtés : TANGO (GMEB-71) et VALSE MOLLE (GRM-73). Ils constituent l'arche qui relie KIOSQUE (GRM-68/69) à la SONATE BAROQUE (GMEB-en cours), deux long-métrages où se projettent les étapes techniques ultérieures, où s'explicitent dans le même temps des interrogations plus fondamentales. En deçà de son sens propre, L'ARBRE ET CAETERA a la cohérence monodique pour tâche principale; rendre ainsi possible, le moment venu, un fonctionnement polyphonique ébauché dans KIOSQUE. Un pari est fait que je transpose aussi au niveau de la grande forme : la cohérence est d'autant plus forte (si on l'atteint) qu'elle s'applique à des éléments plus disparates. Expérience annexe renouvelée depuis 76, le travail avec l'orchestre symphonique fait comprendre l'hétérogénéité stupéfiante des instruments, que la composition a bien pour objet de maîtriser. Partir du complexe, relier des hétérogénéités : voilà l'ouvrage. N'empêche, toute œuvre n'est qu'un suicide, et manqué; ce n'est pas la cause apparente qui est déterminante, et on s'empresse de recommencer. A.S. 1977 Alain SAVOURET - né le 24-1-42, Compositeur, improvisateur aux claviers, chef d'orchestre. D'où vient SELON? Vraisemblablement pour une part d'études de piano au Conservatoire de Paris (55-58); trajectoire "carriéristique" brève et interrompue car le sport va s'en mêler... pour me permettre par la suite de "me jouer" des claviers. En effet, dix ans après c'est la pratique de l'improvisation collective libre, d'abord avec le Groupe d'Expression Directe de Châteauvallon puis avec OPUS "N"; apprentissage rigoureux de la "lecture" des autres, de leurs intentions (solfège délicat). Bien que pièce écrite, SELON importera dans la conception des jeux ce droit à la différence. (Démarche inverse de celle, narcissique, menée dans la suite pour Claviers à Rallonges, GMEB 73). La grande classe-croisière d'O. MESSIAEN est là aussi (62-65), où on apprend à choisir ses références; par exemple les musiciens qui s'attachent au caractère plutôt qu'à l'étendue d'un instrument. Bizarrement mais sans contradiction c'est le jeu du zarb iranien qui inspirera la technique "pouce/reste de la main" du premier et dernier tiers-temps de SELON. Enfin, plus loin encore une autre leçon : les frères DAGAR, inoubliables.